Si sa création date effectivement de 1831 sous sa forme orchestrale d’harmonie, son origine est probablement de 1790, avec la création des Légions de la Garde Nationale (1807 est la date la plus ancienne trouvée dans un article de « La Feuille de Saint-Omer » qui relate une aubade donnée a l’occasion d’une remise de prix dans un collège de la ville).

La plupart des Orchestres d’Harmonie de la région des Haut de France ont leurs origines dans le monde des ouvriers ou des mineurs.

En 1790, c’est la création par les révolutionnaires, des Légions de la Garde Nationale dans les communes de France et comme tous corps militaires de l’époque, d’une « clique », composée de tambours et clairons, prémices de notre future harmonie.

La garde est soit active, composée de soldats et sous la tutelle du gouvernement, soit sédentaire (c’est celle qui nous intéresse), composée de citoyen et sous la tutelle de la loi (Constitution de 1789). Elle est sous l’autorité du maire au niveau communal et du préfet au niveau cantonal.

Son rôle était d’assurer :

  • le maintien de l’ordre dans la ville en temps de paix et la défense militaire en temps de guerre,
  • les services honoraires lors des fêtes (avec la musique !)
  • les gardes d’honneur.

Ainsi, la presse de l’époque relate que la musique de la garde est intervenue à l’installation du maire, du sous-préfet, à la remise des prix, pour fêter l’anniversaire de l’Empereur, puis après celui du Roi, etc…

Les citoyens soldats (parmi lesquels certains seront musiciens) sont recrutés parmi « les habitants les plus honnêtes » et sont commandés par « des notables distingués par leur sagesse et leurs bonnes positions ». Ces derniers étant élus par la population.

Une compagnie à part : les sapeurs-pompiers créés en 1803 qui vont se doter eux aussi d’une fanfare. C’est un ascenseur social, un élément de sociabilité et une fierté pour ceux qui la composent.

A cette époque donc, la ville compte deux formations musicales.

Jusqu’en 1831 la musique de la Garde Nationale est une musique pour les cérémonies officielles qui s’adapte aux régimes politiques.

On y joue la Marseillaise, des marches militaires, l’hymne à Louis XVIII, etc…

Au début des années 1830, les journaux, la population puis le maire, désirent une autre musique, plus festive qui permettrait de donner des concerts en ville, participer à des fêtes locales et aussi défendre les couleurs de la ville dans les concours régionaux de musique.

Ainsi est constitué un Orchestre d’Harmonie, avec 3 officiers et 22 gardes musiciens, qui va participer avec zèle et talent au service musical et civique de la ville puis à différents concours à Calais, Aire sur la Lys, Boulogne.

Des concerts sont donnés pour les Audomarois. L’ensemble interprète des musiques militaires mais aussi des ouvertures d’opéras ou d’opérettes en vogue et des messes, arrangées pour ce type de formation.

En 1836 la musique de la garde comprend 48 musiciens et en 1842 est fondée la Société d’Harmonie de Saint-Omer, toujours au sein de la Garde Nationale.

En 1852 une partie des Légions est supprimée par Louis Napoléon Bonaparte dont celle de Saint-Omer. La phalange musicale devient alors Musique Communale et des Sapeurs-Pompiers.

L’orchestre en 1892, tenue militaire avec lyre en insigne

L’Harmonie continue de progresser, d’animer les fêtes communales et d’assurer toutes les cérémonies en vigueur. Elle s’inscrit à de nombreux concours pour ce type de formation et participe aux Expositions Universelles de 1900 et 1937. En 1937, l’harmonie devient municipale.

L’orchestre en 1939, tenue gendarme avec lyre en insigne

De nos jours, l’Orchestre d’Harmonie de la ville de Saint-Omer se compose de 70 musiciens et la batterie fanfare de 15 musiciens.

Elle donne régulièrement des concerts sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Pays de Saint-Omer, mais aussi à l’étranger (Belgique, Pays-Bas, Taïwan, Etats-Unis,…)

Elle participe également comme interprète à des concours internationaux dans le cadre de « Coups de Vents ». De même, elle s’inscrit aussi régulièrement aux concours d’orchestres nationaux et internationaux. L’orchestre est placé dans la division « Honneur » par la Confédération Musicale de France, échelon le plus élevé.

L’orchestre se fait aussi souvent l’interprète également de musiques originales créées spécialement pour orchestre d’harmonie ou accompagne parfois des musiciens de renommée internationale.

Cette histoire nous rend fiers de participer à la vie locale et nationale, d’être issu de la Révolution, d’être des Républicains au service de la ville depuis plus de deux siècles et d’avoir accompagné l’histoire.

Fiers aussi d’avoir joué pour l’Empereur, le Roi, les officiels, princes ou princesses de passage, Talleyrand, d’honorer nos morts des différentes guerres, d’apporter une touche sensible à l’actualité (les attentats, l’Ukraine, etc…), de réconforter et d’apporter un peu de chaleur musicale aux personnes âgées des EHPAD, d’égayer pour quelques instants la vie de nos concitoyens, etc….

La musique peut être dramatique, mais aussi festive. Et celui qui l’écoute et la ressent ne peut rester insensible à ce qu’elle lui apporte.

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