Par Eric Brisse
15 avril 2021

  • Les racines

Dans le nouveau traité d’orchestration de Désiré Dondeyne, et Frédéric Robert, écrit en 1992, le brass band est défini de cette manière : « c’est un orchestre de cuivres clairs et de cuivres doux (saxhorns) formant ainsi un ensemble composé seulement de deux familles instrumentales ». Les auteurs ajoutent : « Cet orchestre au timbre spécial, n’est pas très usité en France … »

Et pourtant, c’est un paradoxe, mais la formation instrumentale la plus british qui soit, semble bien avoir des racines françaises, très anciennes pour certaines d’entre elles. Une origine linguistique tout d’abord : jusqu’au 18ème siècle la bande désigne en effet, en français, une formation orchestrale régulière composée en principe d’instruments appartenant à la même famille. C’est cette origine que l’on retrouve dans le mot anglais “band” qui désigne d’une façon générale des ensembles où dominent les instruments à vent. Aujourd’hui encore ce mot bande a 3 sens, en français :

  • groupe d’animaux vivant ou se déplaçant ensemble : une bande de loups ;
  • groupe de personnes poursuivant des fins subversives ou criminelles : arrêter une bande de malfaiteurs ;
  • groupe de gens ayant en commun certaines affinités ou certaines activités : une bande d’amis, de campeurs, de musiciens.

Souhaitons que les Brass Bands se situent dans la 3ème catégorie !

Le band au Royaume Uni, définit également une formation amateur, contrairement à orchestra (orchestre) qui est attaché au monde professionnel.

  • wind band = fanfare
  • concert band = orchestre d’harmonie
  • brass band = brass band, ou orchestre de cuivres (plus rare en français)
  • brass ensemble = ensemble de cuivres (nomenclature de la section des cuivres de l’orchestre symphonique)
  • concert brass = brass band ou ensemble de cuivres

La plupart du temps, au Royaume Uni, on dit simplement band. Le mot brass est sous-entendu, par exemple : Black Dyke Band – Foden ‘s Band – Cory Band

L’erreur est faite souvent par les musiciens français qui disent « je joue dans un brass ». Il serait plus logique de dire « je joue dans une bande » mais ce mot n’est plus employé seul dans ce cas.

Pour être complet, les ensembles de hautbois et bassons, sont toujours appelés aujourd’hui, et depuis l’époque de la musique baroque, bande de hautbois et bassons.

Au Royaume Uni, le musicien de brass band est un bandsman (bandwoman pour une musicienne). Son chef est le bandmaster. Pratiquer la musique dans le brass band est le brass banding. Aucune traduction possible en français, liée au mot “bande”.

L’autre racine française du brass band est à rechercher dans la facture des instruments qui lui sont caractéristiques, car c’est bel et bien en France qu’ils ont été élaborés dès 1828 ! C’est probablement à cette date qu’Halary invente le cornet, qui deviendra l’instrument solo des kiosques, mis à l’honneur plus tard par Jean Baptiste Arban, pour interpréter les polkas, les airs et variations et les galops. C’est aussi ce coté populaire qui jouera en défaveur de son développement en France. Cet instrument n’est en effet plus enseigné au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris depuis 1942. C’est également, lors d’une tournée en Angleterre vers 1844 par le Quintette de Cuivres de John Distin et ses quatre fils, que les musiciens Britanniques découvriront et adopteront rapidement ses nouveaux instruments du génial inventeur Belge Adolf Sax. On nomme alors ces nouveaux orchestres, les “saxhorns bands”.

On compare souvent le mouvement des brass bands en Angleterre à celui des fanfares et harmonies qui se sont développées dans le Nord et l’Est de la France. Par cette comparaison, c’est l’ampleur de ces mouvements que l’on met en avant (dans les années d’après-guerre, on comptait au Royaume-Uni près de 15000 formations de ce type) mais aussi leur institutionnalisation. Le tout premier sera le Coxlodge Band, créé à Newcasle-upon-Tyne en 1809, composé d’instruments divers. Serpents, ophicléides, cors naturels, bassons russes, etc… Le Stalybridge Old Band, fondé également en 1809 est toujours actif aujourd’hui !

Très vite, dès 1850 en Angleterre, (alors que les premiers bands ont été créés en 1830) on a cherché à se comparer, à s’affronter lors de concours qui faisaient véritablement penser à des rencontres sportives. En France, un peu plus tard, c’est avec les orchestres d’harmonie qu’ont été mis en place ce type de concours. La comparaison avec les orchestres d’harmonie s’arrête là.

Dans la culture britannique contemporaine, la popularité de ces ensembles ne s’est pas démentie alors que les orchestres d’harmonie français sont progressivement marginalisés depuis l’entre-deux guerres. On peut voir deux raisons à ce succès. D’abord, le répertoire : les brass bands n’ont pas hésité à interpréter les grands succès de la musique pop ou rock, (voire techno !) tout comme les pages les plus célèbres de la musique classique (airs d’opéras, adaptation de quatuors à cordes, chorales…). Ensuite, le courant brass band n’est pas resté cantonné à la seule Angleterre : il s’est progressivement diffusé dans toute l’Europe. On compte aujourd’hui près de 2000 brass bands dans l’ensemble des pays scandinaves (le mouvement y est apparu dans les années 1950), 200 en Suisse, 50 aux Pays-Bas et 30 en Belgique. (dans ces trois pays, le mouvement s’y est développé à partir des années 70). Le mouvement aurait pu prendre place en France. Pourtant il faut attendre les années 1980 le premier brass band français. Pourquoi ?

Stalybridge Old Band
  • Le mouvement s’installe en France

Les brass bands se structurent au Royaume Uni, au début, dans les houillères du Nord de l’Angleterre, entre 1850 et 1890. Certains possèdent quelques instruments argentés, et prennent le nom de sylver band, nom qu’ils gardent toujours aujourd’hui. Aucun brass band en France ne porte ce nom.

Le mouvement aurait pu prendre place en France très tôt. Pourtant il faut attendre les années 1980, pour que naisse le premier brass band Français. Selon Brindley Boon, un historien salutiste, il y a une raison à cela : les Français sont des gens cultivés. La musique classique est ancrée dans leur culture et, ils ne peuvent regarder d’un bon œil, ces brass bands et leur musique de bas étage… Condescendants les Français ? peut être… La musique populaire est souvent dénigrée. On doute que les amateurs soient musiciens…

Comme en Grande Bretagne, on observe néanmoins, au début du 19ème siècle, en France, l’apparition de nombreuses chorales, grâce notamment aux efforts de Guillaume Louis Bocquillon, dit Wilhem, qui développe une méthode de chant choral, l’orphéon, permettant l’essor de la pratique amateur en France. Très tôt, en France, après les guerres Napoléoniennes, mais également, surtout vers les années 1850, avec le développement des instruments à vent, les harmonies se développent plus particulièrement dans le Nord et l’Est du Pays. Elles sont vues d’un très bon œil par les municipalités qui les subventionnent, puisque ces sociétés, souvent dirigées par d’anciens militaires, animent les cérémonies républicaines. En Angleterre, c’est au sein des industries, que les ouvriers ont pu chanter puis jouer d’un instrument de musique. Peut être, parce qu’il n’y a pas eu de révolution au Royaume Uni, il y a moins besoin de célébrer les évènements, sauf ceux royaux évidemment, réservés aux militaires, professionnels.

De l’autre coté de la manche, pas de brass band subventionnés. Chaque musicien doit acheter et entretenir sa tenue, se payer son instrument. Quelquefois, on leur octroie une heure sur leur temps de travail à la mine, pour répéter, mais, le plus souvent, ils répètent le dimanche. Ce qui fut également le cas, dans les harmonies des mines, du Pas-de-Calais. Aujourd’hui encore, certains brass bands en Angleterre, doivent louer leur salle de répétition, et le matériel de percussion, chaque semaine. Ils sont rarement attachés à une école de musique ou conservatoire. Il leur faut donc gagner des concours, pour avoir des fonds, pour faire vivre le groupe. En France, en revanche, la création des écoles de musiques a pour but de fournir des musiciens aux harmonies locales.

La nomenclature du brass band est inchangée depuis 1900. Quelques exceptions, très rares aujourd’hui, dans certaines compositions (2 bugles, le second étant joué par le cornet repiano – 4 parties de saxhorns-altos – 4 parties de trombones – disposition particulière avec les cornets debouts, entourant le brass band et les trombones debouts derrières les saxhorns-altos, les tubas à la place des premiers cornets ).

À partir de 1900, les ensembles du Nord de l’Angleterre acceptent de participer au National Championships, organisés au célèbre Crystal Palace de Londres. L’adoption d’un programme musical imposé est un facteur d’égalité dans le jugement. L’obligation est de présenter des ensembles ayant tous la même nomenclature : on appelle cette composition particulière : le contest band.

Les brass bands français ont (presque) la même nomenclature que partout dans le monde. Le mouvement fait son apparition en France dans les années 1980, soit près d’un siècle après le plus grand nombre de ces formations en Angleterre !

Il faut ainsi attendre 1983 et la création du Brass Band du Val de Loire par Jean Paul Leroy, professeur de trompette au Conservatoire d’Orléans, pour que la France voit naître enfin son premier Brass Band. Aujourd’hui dirigé par Jérôme Genza. Cette initiative est d’abord pédagogique, permettant aux élèves, la découverte et la pratique de la musique d’ensemble : le brass band requiert une grande rigueur dans le travail, proche de celui de la musique de chambre.

Le succès ne s’est pas démenti à Orléans puisque l’ensemble fêtera en 2023 ses 40 ans d’existence.

Quelques orchestres de cuivres sont constitués à la suite de ce précurseur mais ce ne sont pas encore de véritables brass bands : un pupitre pose problème dans la nomenclature très stricte de cette formation : le pupitre des saxhorns-altos. Cet instrument n’est tout simplement pas enseigné en France en 1980, (ce n’est plus le cas aujourd’hui) alors qu’on a compté jusqu’à 12 classes de clarinettes au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris au 19ème siècle… Souffrant d’une mauvaise image, on lui trouve un son désagréable, nasillard et non homogène. Il ne gardera pas sa place au sein des harmonies. Par conséquent il a fallut trouver d’autres instruments : les Cors en fa/sib ont ainsi coexistés avec les autres pupitres dans les débuts du Brass Band Nord-Pas-de-Calais (Hauts-de-France Brass Band) ou de l’Orchestre de Cuivres d’Amiens, et aujourd’hui encore, l’Impérial Brass Band de Caen, accueille toujours en son sein un pupitre de Cors en fa/sib en lieu et place des saxhorns-altos. L’Orchestre de Cuivres de Paris alterne lors de ces concerts, une partie ensemble de cuivres, avec cors en fa/sib, et une partie brass band. L’instrument a pourtant bien évolué : un système de compensation, le trigger, permet désormais d’homogénéiser les sons sur toute la tessiture.

Pour le moment en France, qui compte désormais près de 100 brass bands, (incluant les brass bands juniors) ces instruments ne sont pas toujours joués par des spécialistes : ce sont les trompettistes/cornettistes ou les saxhornistes qui assurent les parties le plus souvent, ce qui change énormément le son d’un brass band à l’autre. Le pupitre de saxhorns-altos du Paris Brass Band est ainsi joué par des saxhornistes, ce qui assure un son d’une belle rondeur. A contrario, le même pupitre d’Aeolus Brass Band, animé par des trompettistes, va donner une couleur plus claire à l’ensemble.

Les débuts du brass band à la française débutent donc avec les instruments disponibles. Mais les instruments orthodoxes vont rapidement intégrer car les musiciens se familiarisent avec le contest band.

  • Les concours en France – L’Open d’Amboise

La CMF organise par l’intermédiaire des Fédérations régionales et/ou départementales, des concours de sociétés, depuis de nombreuses années. Les sociétés, chorales, fanfares, harmonies, ou groupes d’instruments divers (plectres, accordéons, entre autre), devaient subir une épreuve de classement, lors d’une répétition ou d’un concert, par un jury qui donnait un avis et quelques conseils de travail, en vue de la préparation au concours (ce n’est plus le cas aujourd’hui).

Les concours de classe d’orchestre, sont organisés en 3 cycles, sans classement préparatoire. Un livret fédéral, recense les participants à la vie de la société. Celui-ci doit être présenté lors du concours, et le jury y reporte le résultat, reçoit le directeur et le président à l’issue de l’épreuve musicale, et prodigue ses conseils. Souvent, le concours du matin, est suivi d’un festival dans la ville qui accueille l’évènement. Il y a eu jusqu’à plus de 80 sociétés pour certains concours et environ 2400 musiciens participant au festival, lors de la journée dédiée aux pratiques amateurs.

Les brass bands pouvaient, dès leur création, se présenter dans ce type de concours-festival, mais, à l’image de ce qui existe chez nos voisins européens, et britanniques, ils ont tout de suite préféré la confrontation entre eux. En 1995, à la création du concours d’Amboise, la CMF crée un partenariat avec celui-ci, qui devient la référence unique pendant 9 ans, pour les brass bands français. Le Championnat National de Brass Band, organisé par la CMF, verra le jour en 2004. La volonté de création de l’Open de France d’Amboise, (Open = concours international) est née en 1994 dans l’esprit de Jacques Gaudet, Directeur Général des Etablissements Courtois, fabrique d’instruments de cuivres, installée à Amboise depuis fort longtemps, de sa rencontre avec Pascal Caraty, Directeur de l’Ecole de Musique et du Théâtre Paul Gaudet d’Amboise. Dès le début du concours en 1995, l’Association a pu compter sur le soutien de nombreux partenaires, dont la Ville d’Amboise, la Région Centre Val de Loire, le Conseil Départemental d’Indre et Loire.

Qui aurait pu croire il y a 25 ans en cette histoire ? Par exemple, celle de présenter au public du Val d’Amboise un brass band venu de Stavanger en Norvège ? De constater que les instruments de cuivre présentés étaient capables de prouver leur virtuosité et leur sensibilité au point d’en faire un orchestre de chambre de cuivres ? De se dire, avec tristesse, que la France avait oublié les fanfares à l’après guerre qui étaient pourtant les ancêtres des brass bands ? De savoir qu’au conservatoire d’Orléans, Jean Paul Leroy, professeur de trompette était à la tête du seul brass band français… Enfin, de ne pouvoir difficilement changer le cours de choses car la création musicale avait été oubliée, ainsi que certains instruments, et qu’aucune manifestation d’ampleur nationale en France ne permettait de valoriser le brass band.

Trois personnes, dans la cité royale, prenaient leur bâton de pèlerin, afin de développer le mouvement brass band en France. Il fallait y croire, s’appuyer sur ce qui se faisait chez nos voisins européens et dans les compétitions hors de France, mais également, créer à Amboise un festival-concours international permettant de faire venir des brass bands de toute l’Europe et de les montrer le plus possible “hors les murs”. Au départ, une catégorie spéciale pour les Français, appelée Grand Ensemble de Cuivres est proposée, car ceux ci ne jouent pas tous les instruments du contest-band, qui a permis surtout aux ensembles français de découvrir, de s’inspirer et de rapidement pratiquer la nomenclature exacte des brass bands. Plus tard, toujours dans l’innovation, les organisateurs joignent au concours en salle, un concours de marche en extérieur, du type Whit Friday (1er concours de marche créé en Yorkshire, en Angleterre, toujours actif aujourd’hui). 25 ans plus tard, il est heureux de constater que la dynamique Amboisienne, a permis de lancer le mouvement des concours, et que les brass bands en France sont maintenant de plus en plus nombreux, que certains conservatoires les ont adoptés comme des organes de pratique collective et qu’Amboise reste et restera pour tous les musiciens cuivres d’Europe et au delà, le berceau de cette renaissance.

Le 25ème anniversaire en 2019 fut fêté avec beaucoup d’émotion, avec de très beaux moments musicaux, sans compter le plaisir sans cesse renouvelé de recevoir ces amoureux de la musique pour cuivres !

Depuis le début de l’aventure, les chiffres s’accumulent et font quelquefois tourner la tête ! Outre l’intérêt que la manifestation suscite autant pour les musiciens et les ensembles qui ont envie de se rencontrer, que pour le public qui attend toujours plus nombreux chaque année cette manifestation, le tableau est le suivant :

  • 280 brass bands en compétition
  • 22 groupes d’animation
  • 150 heures de concours enregistrées
  • diffusion en live du concours sur Internet
  • 16 CD produits
  • Plus de 45000 spectateurs
  • 26000 repas servis
  • 14000 personnes hébergées
  • 250 bénévoles œuvrant pour la manifestation
  • 1.000.000 de tracts imprimés
  • Les concours en France – Le Championnat National de Brass Band de France

La CMF regroupe plus de 4500 associations musicales réparties sur l’ensemble de l’hexagone et dans les DOM-TOM. Elle constitue le réseau de pratique musicale collective amateur en France et représente la diversité de plus d’un millier d’écoles de musique, danse, théâtre, et plusieurs milliers d’ensembles musicaux de toutes sortes. Plus de 40 brass bands y sont affiliés à ce jour.

Elle s’est construite dans la lignée du mouvement orphéonique, avec la première Fédération Musicale en 1855, puis le regroupement national des fédérations avec des premiers statuts approuvés par le Ministère de l’Intérieur en 1896, sous appellation Fédération Musicale de France, rattachée à la loi de 1901 en 1902. Elle deviendra la Confédération Musicale de France en 1948. Elle est reconnue d’utilité publique et agréée d’éducation populaire depuis 1957. Elle travaille en convention d’objectifs avec le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, le Ministère de la Culture et de la Communication, le FONJEP (Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Education Populaire) et la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs & Editeurs de musique). Elle adhère à l’EBBA (European Brass Bands Association) qui organise le Championnat Européen de Brass Band depuis 1978. Sa décomposition en 23 CMF régionales et 89 CMF départementales s’organise de manière à la fois déconcentrée pour les missions nationales et décentralisées pour les missions territoriales. Ces CMF en régions, organisent des concours de sociétés, depuis de nombreuses années. La CMF est présidée aujourd’hui par Christophe Morizot.

Apres une collaboration pendant 9 ans, avec l’Open d’Amboise, en 2004, elle décide de créer le Championnat National de Brass Band de France. Depuis, chaque année le Championnat National est organisé afin de soutenir les brass bands français et missionner, après le résultat des épreuves, le brass band représentant la France au Championnat Européen organisé par l’EBBA. Si la France fait partie des pays dans lesquels ce mouvement s’est développé, elle n’en est encore qu’à ses débuts par rapport à d’autres pays comme le Royaume Uni, la Belgique, les pays Scandinaves, la Suisse, les Etats-Unis d’Amérique, l’Afrique et l’Australie.

La CMF doit donc permettre aux brass bands de se faire connaître du public, des élus et des autres brass bands en s’attachant à organiser un championnat d’envergure nationale. L’idée de décentraliser le championnat en l’éloignant de Paris depuis 2010 répond à cette volonté de parcourir la France afin de permettre à tous les brass bands d’être en mesure d’y participer périodiquement, lorsqu’il a lieu près de chez eux. De plus, la CMF donne l’occasion aux Fédérations régionales et départementales d’accueillirent et de participer à l’organisation de cet événement. Une commission brass band est alors créée dès 2004, composée de spécialistes français de la discipline, aidés à ses débuts par Géo-Pierre Moren, célèbre Directeur du Brass Band 13 Etoiles en Suisse. Actuellement, elle est présidée par Pierre-Marie Budelot, Directeur du Brass Band de Remiremont.

Le règlement du Championnat est rédigé en 2004, à partir des règlements de l’Open d’Amboise, du Championnat National Belge de Brass Band, organisé par la Fédération Flamande des Brass Bands de Belgique (VLAMO) et de celui du Royaume Uni (The National Brass Band Championships of Great Britain). Ce règlement n’a cessé d’évoluer depuis ses débuts vers une uniformisation européenne. Il laisse une souplesse de nomenclature et de nombre de musiciens, tout en respectant celle du contest-band. Les brass bands se présentant au Championnat de France, doivent comprendre, entre 20 est 35 musiciens. Il est encore permis à ce jour de remplacer certains instruments :

  • tuba en Fa & tuba en Ut, au lieu de tuba en Mib &/ou tuba en Sib ;
  • saxhorns-basse, au lieu de baryton &/ou euphonium ;
  • trombone ténor, au lieu de trombone-basse.

L’épreuve consiste à présenter une œuvre imposée et au moins une œuvre au choix dans un temps imparti, devant un jury qui ne voit pas la formation, et qui ne sait pas quel brass band il écoute (tirage au sort de passage).

Depuis 2020, il y a 4 divisions : division 4, division 3, division 2, division 1, division honneur (championship section)

Il n’y a pas encore de section pour les brass bands juniors en France.

Les brass bands non-affilié à la CMF ont le droit de se présenter au Championnat. Le jury est composé de trois personnalités du monde des cuivres et des brass bands. La liste des musiciens est envoyée par les sociétés, quelques semaines avant le Championnat. Avant le concours, un contrôle des signatures est effectué. Le Championnat est public, et depuis 2011, un concert de gala est organisé pendant la rencontre. Au début, il eut lieu pendant les délibérations du jury, ensuite, ce sera le soir du premier jour, le Championnat se déroulant pendant 2 jours consécutifs.

Liste des concerts de gala :

  • 2011 : Orchestre de cuivres d’Amiens (1er concert à titre de test)
  • 2012 : Sterling Boosting brass
  • 2013 : Ensemble de cuivres naturels de Lyon
  • 2014 : Grand Ensemble de Cuivres des classes du département Haute-Normandie & maîtrise de Seine-Maritime
  • 2015 : Black Dyke Band
  • 2016 : Cory Band
  • 2017 : Brass Band 13 étoiles
  • 2018 : Nantes Philharmonie – Le Spectre d’Ottokar – Quatuor Ellipsos
  • 2019 : Brass Band Villebroek
  • 2020 : Schoonhoven Brass Band

Liste des 7 lieux du Championnat :

  • 2004 à 2009 : Paris
  • 2010 à 2012 & 2019 : Amiens
  • 2013 & 2017 : Lyon
  • 2014 : Yvetot
  • 2015 & 2016 : Lille
  • 2018 : Nantes
  • 2020 : Grand Quevilly

Liste des Champions de France – 15 années, 3 Champions !

  • 2004 à 2007 : Æolus Brass Band
  • 2009 à 2011 : Brass Band Nord-Pas-de-Calais *
  • 2017 – 2019 – 2020 : Hauts de France Brass Band *
  • 2012 à 2016 & 2018 : Paris Brass Band

* Dans le cadre de la réforme territoriale, la Région Nord Pas-de-Calais a fusionné avec la Région Picardie en Janvier 2016 pour devenir la Région des Hauts-de-France.